L’histoire

Un château et une famille,
les Tournemine

Construit vers 1220 par Olivier Tournemine, le château fort de la Hunaudaye protège la frontière Est du Penthièvre (pays de Lamballe) alors en conflit avec le Poudouvre (région de Dinan). Il est détruit en 1341 lors de la Guerre de Succession de Bretagne. En Bretagne, cette guerre civile ravage le duché pendant une vingtaine d’années. C’est à la fin du XIVe siècle que Pierre Tournemine entame la reconstruction du château en tenant compte des innovations militaires. Les trois plus larges tours ainsi que le logis datent de cette époque.

À la fin du XVe siècle, la famille Tournemine devient puissante en Bretagne. Elle reçoit en 1487, le titre de baron de la Hunaudaye. Au XVIe siècle, la seigneurie s’étend sur plus de 80 paroisses auxquelles il faut ajouter les nombreuses terres, seigneuries et châteaux situés dans le Trégor et aux alentours de Nantes.

De la Renaissance à la Révolution française

L’âge d’or de la Hunaudaye coïncide avec la disparition des Tournemine au début du XVIIe siècle. L’escalier Renaissance du logis Ouest est alors la dernière construction réalisée pour mettre le château au goût du jour. Le déclin est pourtant amorcé. Le château est de moins en moins entretenu, les terres et les seigneuries sont peu à peu vendues.

Durant la Révolution française, soupçonné d’être une potentielle place forte pour les Chouans, le château est pillé et incendié.

Histoire contemporaine

Irrémédiablement ruiné, le monument sert de carrière de pierre jusqu’aux début du XXe siècle. La quiétude des lieux, où la nature reprend ses droits, est cependant régulièrement troublée par des visiteurs, venus d’horizons et pour des motifs divers. Le plus connu étant sans nul doute Thomas Edward Lawrence, dit Laurence d’Arabie, passionné d’architecture médiévale et habitué des paysages bretons ; mais nombre de « locaux » arpentent également ces vestiges, devenus lieux de rencontres, de pique-niques, de jeux, de fêtes. L’effondrement de la courtine nord en 1922 alerte les pouvoirs publics, qui classent le monument, et l’acquièrent en 1930. L’accès sera interdit 30 ans plus tard, le site étant devenu trop dangereux pour ceux qui le fréquentent. En tout cas, jusqu’à la création d’une association par une poignée de passionnés du patrimoine en 1977, qui n’aspirent qu’à animer ce lieu et le ramener à la vie…